À l'Ouest de l'étang, la 3e force économique de la métropole
Une table ronde, lundi à Istres, a permis de mettre en avant cet axe fort, à côté d'Aix et Marseille.
Deux ans après la première édition, qui s'était tenue à Salon-de-Provence, l'Union Pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE13) a organisé, à Istres cette fois, les 2es Rencontres économiques de l'Étang de Berre. Bravant la tempête, près de 200 personnes ont pris place lundi soir au théâtre de l'Olivier.
Plus d'un an après la mise en place de la Métropole Aix-Marseille Provence et la présentation de son agenda économique, la table ronde portait sur les atouts de l'Ouest Étang de Berre. Côté élus, étaient réunis les trois maires et présidents de conseils de territoire concernés, François Bernardini (Istres Ouest Provence), Gaby Charroux (Pays de Martigues) et Nicolas Isnard (Pays salonais).
Le monde de l'entreprise était représenté par cinq grands témoins (*), Thierry Zarka, président de l'UPE 13 Etang de Berre, faisant le lien.
"C'est une occasion rêvée de dire l'importance des liens entre le monde économique et le monde politique", a lancé le maire d'Istres en ouverture, ajoutant : "La préoccupation de base d'un élu, c'est de placer notre patrimoine et notre territoire vers l'avenir". Pendant une heure et demie, les trois édiles et les grands témoins ont esquissé les contours d'un espace bien plus commun qu'on l'imagine.
Même si chacun a défendu ses propres atouts, la convergence ultime qui s'est dégagée est porteuse d'espoir.
(*) Elisabeth Decarnin, responsable de l'enseigne Roy René à Salon ; Régis Brun, producteur et fondateur de l'école Cinémagis à Martigues ; François Bourasse, directeur du site de Total La Mède ; Jean Benoit, directeur général de VSM à Istres ; Philippe Veyan, chef de projet à EDF Energies Nouvelles.
"Vous êtes la vitrine de la Métropole de demain"
Arrivé à la fin de la table ronde "parce que je défendais le territoire à Paris", Johan Vencivenga a d'abord remercié les élus et les entrepreneurs : "C'est important pour le monde économique d'arriver à montrer qu'on peut communiquer, travailler ensemble et décloisonner nos deux mondes".
Rappelant que l'UPE13 "fait partie du comité de gouvernance stratégique métropolitaine", le président a assuré pouvoir être "un porte-voix, à côté des élus, de ce territoire très spécifique, un fer de lance de notre Métropole. Vous avez une diversité extraordinairement riche, qui n'existe nulle part ailleurs, avec des commerçants, des industries, des services, du tourisme. Et pour ça, vous avez une place à part. Vous êtes la vitrine de ce que peut être la Métropole de demain".
Concluant que "le monde économique est très fier de ce territoire". Puis Thierry Zarka évoquait "trois territoires très complémentaires. L'étang de Berre est le 3e grand point fort de la Métropole avec Aix et Marseille, l'un de ses poumons économiques. Il occupe une position stratégique dans son développement".
"Des développements majeurs"
Jean Benoit, avec VSM, "centre d'entraînement à l'évacuation d'aéronefs et d'hélicos", a parlé "recherche et développement. Demain, on doit gagner ensemble et sur l'international. Le business est là, avec des retombées pour tous". Idem pour Philippe Veyan qui, depuis 2010, porte au nom d'EDF le projet d'éoliennes flottantes au large de Port-Saint-Louis du Rhône.
Selon lui, "un enjeu colossal pour l'avenir de l'énergie dans la région. L'hypothèse basse, c'est, d'ici 2030, 25% d'électricité en plus de ce qui se fait déjà". Admettant que c'est "un projet pas encore réalisé mais en bonne voie. On va entrer dans la phase réalisation".
Une initiative soutenue par Istres Ouest Provence. Pour François Bernardini, "la force qui va s'en dégager va rejaillir. On en est au stade où on doit encore bien positionner les choses". Sur la filière aéronautique, il rappelle que le territoire a "une chance inouïe, la base aérienne, épine dorsale de développements majeurs". Avec, "là aussi, un effet de filière qui se met en situation. Filière moderne, mais ça reste une industrie".
Le cinéma, "une espérance"
Il a beaucoup été question de "la filière de l'industrie créative", à savoir le cinéma et ce qui gravite autour. Régis Brun a rappelé que la série Camping Paradis "avait généré 1,7M€ de retombées économiques depuis 2009" et que les tournages "sont en progrès de 300% en 3 ans", exprimant le souhait "qu'un fonds d'aide, créé par le Pays de Martigues, serait bien. Mais on n'a pas à se plaindre".
François Bourrasse admettait ensuite qu'il faut "communiquer mieux auprès des jeunes sur ce qu'on fait, quand on innove". Son attente ? "Avancer encore plus ensemble".
Gaby Charroux assurait qu'il y a "un attachement très fort des habitants à l'industrie. Elle se modernise dans un contexte économique mondial compliqué. Le cinéma, nous ne l'avons pas initié. C'est une autre industrie qui tourne bien", saluant Olivier Marchetti, créateur de Provence Studios, présent dans la salle.
Le président du conseil de territoire y fonde "une espérance. Les puristes ne parlent pas encore de filière mais ça commence à y ressembler". Puis de glisser : "Le fonds, on va le faire, M. Brun".
"1 005 commerces de proximité"
Commerces et attractivité du centre-ville étaient au coeur du propos salonais. Elisabeth Decarnin, après avoir évoqué "une requalification non sans peine" avec les travaux de 2006, parle d'une "ville transformée", avec parkings et navettes gratuites. Lui reviennent des touristes "les témoignages d'une jolie promenade".
Assurant : "Nous, commerçants, sommes porteurs de l'image de notre ville". Nicolas Isnard salue "une réussite collective. Ces propos traduisent une dynamique de centre ville". Puis le maire rappelle que Salon est à "un noeud autoroutier, avec un pôle commercial historique, à ciel ouvert", fier que sa ville compte "1 005 commerces de proximité pour 45 000 habitants, seuil franchi cet été. Nous essayons de tout faire dans le coeur de ville pour créer du flux. Cela produit ses effets".
Mais le Pays salonais, c'est aussi "une diversité, avec Port Royal et le zoo de la Barben". Thierry Zarka évoquera ensuite l'implantation des sociétés Aquarelle et Kruz Seafoods "sur la nouvelle zone de la Crau, proche d'un accès autoroutier non saturé, ce qui devient rare".