Geoffroy Roux de Bézieux face à l'actualité
Réforme des retraites, partage de la valeur, augmentation des salaires... À l’occasion de son entretien le week-end dernier face aux médias, Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, est revenu sur l’actualité et les grands enjeux pour les entreprises.
Sur la réforme des retraites, le président du premier syndicat patronal a rappelé que seule compte notre capacité à sauvegarder un système de protection sociale juste, pérenne et stable, malgré notre vieillissement démographique. S’il concède qu’il s’agit d’une réforme douloureuse et impopulaire, Geoffroy Roux de Bézieux confirme qu’elle est aujourd’hui indispensable.
Et de préciser, néanmoins, que la question de l’emploi des seniors demeure une préoccupation majeure pour les entreprises. Si elles sont prêtes à garder, voire à embaucher, des seniors autant qu’elles le peuvent, la question de l'index appelle à une vigilance extrême. Il n’est pas envisageable d’accepter un dispositif contraignant, qui constituerait une véritable sanction à l’égard des entreprises. Pour le président du MEDEF : « Cette mesure doit donner lieu à une discussion dans les CSE. »
Alors qu’il semblait impossible de trouver un accord entre toutes les forces syndicales, le président du MEDEF se réjouit aujourd’hui d’avoir pu conclure « un accord absolument majeur » sur un projet de partage de la valeur et met en garde le Gouvernement contre « tout détricotage [qui] serait un coup de poignard dans le dos des partenaires sociaux. » Toutes les organisations syndicales patronales et salariales ont su se retrouver pour rendre plus accessibles les dispositifs existants et poursuivre la simplification des dispositifs d'intéressement, de participation et d'actionnariat salarié, en particulier dans les petites entreprises.
Enfin, Geoffroy Roux de Bézieux a signalé le fait que la première préoccupation aujourd’hui dans les entreprises n’est pas prioritairement la retraite, mais bien le pouvoir d’achat des salariés. Dans le secteur privé, les tensions salariales sont « non conflictuelles, mais réelles » du fait de l’inflation, ce qui « explique aussi une partie des manifestations. » C’est pourquoi, l’augmentation des salaires est, autant que possible, nécessaire, et ce d’autant que les entreprises ont de plus en plus de « mal à recruter ».
Philippe Korcia, président de l'Upe 13
Le président de l’Upe 13 fait siennes les prises de positions affichées ici par Geoffroy Roux de Bézieux et affirme le rôle majeur des corps intermédiaires : « On constate, dans la conjoncture tendue que nous connaissons, que les partenaires sociaux sont, une fois de plus, à la hauteur de l’enjeu et de leur responsabilité en faisant aboutir un accord gagnant-gagnant sur le partage de la valeur. »
Philippe Korcia porte un éclairage complémentaire sur deux autres problématiques majeures : la question centrale des marges et la baisse du coût du travail.
« La dégradation actuelle des marges de nos TPE-PME et le coût excessif de la masse salariale, principalement sur les plus bas salaires, ont un impact mortifère sur nos trésoreries et la viabilité de nos entreprises. Dégager des marges et réduire le coût exorbitant du travail ne sont pas de simples variables, mais bien les prérequis fondamentaux à la pérennité de nos activités et, bien entendu, à la possibilité pour nous d’augmenter le pouvoir d’achat de nos collaborateurs. »
« C’est urgent : nous devons redonner ses lettres de noblesse à la notion travail, repenser la place de l’entreprise dans notre société pour nous inscrire dans un cercle vertueux et enfin, écouter les entrepreneurs qui sont la force vive de notre pays, la solution à nombre de nos problématiques actuelles. » Philippe Korcia, président de l’Upe 13